Un nouveau dépôt de dentelles du Mobilier national

Ce médaillon est exceptionnel à plus d’un titre. En premier lieu, il reproduit un motif présent sur un chef d’œuvre des collections du musée, un grand voile de mariée produit par la Maison Huignard à la fin du XIXe siècle. La recherche des points anciens fait partie intégrante des missions de l’Atelier conservatoire national. Mais ce médaillon est également à l’honneur dans la pièce de théâtre Lacrima de Caroline Guiela Nguyen présentée au Festival d’Avignon en juillet 2024 et encensé par la critique !

Fruit d’une décennie de travail pour plus de 15 000 heures de fabrication, le Tapis de Sigmund, est un témoignage puissant de l’une des missions de l’Atelier conservatoire national : la transcription en dentelle au Point d’Alençon d’œuvres d’artistes contemporains. La réalisation de cette pièce, à partir d’un carton d’Anne Deguelle, a représenté un véritable défi pour les dentellières.

La conservation du savoir-faire n’empêche pas les dentellières de s’inscrire pleinement dans leur temps comme le prouvent ces anneaux olympiques en hommage aux JO de Paris 2024.

Enrichissement des collections

Le musée a acquis ce napperon en dentelle au Point d’Argentan de 15 centimètres de diamètre datant du début du XXe siècle en vente publique le 21 mars 2024 auprès de l’étude Coutau-Bégarie.
La pièce présente un intérêt scientifique majeur pour les collections car elle est très bien documentée. En effet, le musée conserve le dessin de ce napperon produit par la maison Lefébure à l’école dentellière d’Argentan.
Elle présente le profil de champ associé traditionnellement au Point d’Argentan, à savoir la bride festonnée. Avec les poissons et la branche de papyrus qui se déploie pour souligner la bordure du napperon, le décor est d’inspiration égyptisante, ce qui est assez rare pour ce type de dentelle. Elle possède encore son étiquette d’origine sur papier embossé : ALF (pour Auguste Lefébure et Fils), 1579, 1 rond Argentan, XXe siècle.

Dentelle n°9 est un trompe-l’œil de dentelle en bois de buis réalisé par le sculpteur Julien Feller en 2024. Elle rejoindra les collections du musée des Beaux-arts et de la Dentelle à l’issue de l’exposition Dialogues de fibres (6 juillet 2024 – 5 janvier 2025). Cet enrichissement s’inscrit pleinement dans la politique d’acquisition définie par l’établissement en faveur des œuvres contemporaines entrant en dialogue avec la dentelle en général et le point d’Alençon en particulier. Cette démarche est essentielle pour témoigner du dynamisme de la dentelle au XXIe siècle et de son impact dans la création contemporaine.